Le quartier Polygone de Strasbourg connaît une transformation artistique extraordinaire grâce à la collaboration entre l’artiste local Amoor et la troupe d’artistes « Les Passeurs ». Deux ans après un tragique meurtre qui a laissé des cicatrices profondes dans les relations entre les différentes communautés résidentes du quartier, Amoor et Les Passeurs mènent une mission spéciale pour réconcilier les habitants, utilisant l’art comme un puissant vecteur de communication.

Amoor, un graffeur strasbourgeois, et Les Passeurs, une compagnie de théâtre de rue, ont été choisis pour participer au projet artistique « Habitons ensemble le Polygone, Figures Communes » initié par l’association et centre socioculturel Lupovino. Leur talent et leur créativité combinés ont joué un rôle central dans la création de fresques visant à apaiser les tensions et à favoriser la compréhension mutuelle au sein du quartier.

Pendant plusieurs semaines, Amoor et Les Passeurs ont minutieusement peint des fresques le long de la rue principale du Polygone, sous les regards attentifs des habitants curieux. Les rues se sont transformées en toiles d’expression artistique, mettant en lumière les symboles des différentes communautés présentes dans le quartier, y compris les manouches, les gitans espagnols et les yéniches.

Mais ce qui distingue véritablement le travail d’Amoor et Les Passeurs, c’est leur capacité à donner une voix aux résidents du Polygone. En collaboration avec l’écrivain David Gallon, ils ont intégré des phrases recueillies lors de conversations avec les habitants dans leurs fresques. Ces mots sont devenus des éléments inestimables, exprimant les espoirs, les aspirations et les rêves des gens qui vivent dans le quartier.

Parmi ces phrases, une en manouche dit : « Je vis avec enfants, parents et grands-parents pour continuer de grandir. » Cette simple déclaration reflète le désir de paix, d’unité et de coexistence harmonieuse dans le Polygone.

Amoor et Les Passeurs incarnent l’idée que l’art peut transcender les différences culturelles et ethniques pour créer un lien humain universel. Leur art agit comme un pont entre les communautés qui ont connu des tensions pendant des années. En créant une œuvre commune, ils espèrent que les habitants du Polygone se sentiront davantage connectés les uns aux autres.

Au-delà de la création artistique, Amoor et Les Passeurs ont également joué un rôle de médiateurs en encourageant la participation des enfants du quartier dans le processus de peinture. Cette implication des jeunes générations est cruciale pour bâtir un avenir plus harmonieux dans le Polygone.

Le projet d’Amoor et Les Passeurs démontre la puissance de l’art en tant qu’outil de transformation sociale. Il montre comment des artistes engagés peuvent aider à guérir les blessures du passé, à surmonter les préjugés et à ouvrir la voie vers une coexistence pacifique et solidaire.

Le quartier Polygone de Strasbourg peut regarder vers l’avenir avec un sentiment d’optimisme, grâce à des artistes comme Amoor et Les Passeurs qui font de l’art un vecteur de réconciliation et d’unité. Avec le temps, ces fresques colorées deviendront non seulement des œuvres d’art, mais aussi des symboles de la transformation et du renouveau du Polygone.